Un oiseau très discret et une colonie en danger

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La réserve des Sept-Iles abrite la colonie la plus méridionale des macareux moines en Europe.

Il a beau avoir un bec très coloré, le macareux moine cultive une certaine discrétion. Pour l’observer en France métropolitaine, il faut emprunter un bateau et s’approcher des Sept-Iles, au large de Perros-Guirec, où nichent environ 170 couples. Difficile, pour les ornithologues de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), d’effectuer un comptage précis : les macareux s’abritent dans des terriers. C’est là qu’a lieu la ponte de l’unique oeuf du couple, qui éclôt cinq à six semaines plus tard. Le jeune reste au terrier près de 40 jours avant de partir en mer.

« On dénombrait 7 000 couples aux Sept-Iles en 1950, indique Gilles Bentz, directeur de la station LPO de l’Ile-Grande. On ignore précisément les raisons de son déclin qui, depuis l’année dernière, s’est stabilisé. Pendant un temps, les scientifiques britanniques de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB) ont évoqué la surpêche en mer du Nord, responsable de la réduction des stocks de lançons, nourriture de base de tous les oiseaux marins. Aujourd’hui, Birdlife International, représenté par la LPO en France, pointe du doigt le réchauffement climatique pour expliquer la disparition des poissons. »
 

"Le laisser en paix"


A chaque marée noire, le macareux moine paie un lourd tribut. Aujourd’hui, sa population nicheuse est en danger et la LPO, initialement fondée pour protéger cet oiseau contre les chasseurs, tente à présent de le défendre contre certains prédateurs extraordinaires, comme  le rat, le ragondin, le vison d’Amérique ou… l’Homme. « L’urgence, c’est de le laisser en paix », souligne Gilles Bentz.

Avec le pingouin et le guillemot, le macareux moine appartient à la famille des alcidés. Il vit 15 à 20 ans en moyenne (quelques individus atteignent l’âge record de 30 à 40 ans), mais connaît un fort taux de mortalité jusqu’à cinq ans, l’âge de reproduction. Oiseau pélagique, il vit et se nourrit en haute mer. Où ? Probablement dans le golfe de Gascogne, où il a pu être observé. Le macareux entretient le mystère : aucune balise n’a jamais été posée sur lui.

 

RAPHAËL BALDOS    

Contact :
Gilles Bentz Tél. 02 96 91 91 40
ile-grande@lpo.fr

 

c'est tres passionnant et nous fait apprendre pleins de choses .