En novembre, les spatules, les chevaliers et les bernaches, venus par milliers d’Europe du nord, se posent dans le golfe du Morbihan. Les vasières sont une zone d’alimentation pour ces hivernants.
Guillaume Gellinaud
Bretagne vivante
Lionel Picard
ONCFS
Gérard Sourget
ONCFS
Toute l’année, des oiseaux migrateurs font escale dans la réserve naturelle des marais de Séné et les zones humides du golfe du Morbihan. Les opérations de comptage, coordonnées par Bretagne vivante, montrent une diminution progressive de plusieurs espèces.
La réserve naturelle des marais de Séné, au coeur du Golfe du Morbihan, abrite de très nombreux oiseaux migrateurs. Spatules blanches, échasses, avocettes, bécasses, échasses, vanneaux, canards et oies fréquentent assidument les 530 hectares de vasières, prés-salés et prairies humides gérés depuis 1996 par l’association Bretagne vivante, la commune de Séné et l’Amicale de Chasse de Séné.
90 000 oiseaux
« Nous avons pu compter simultanément jusqu’à 90 000 oiseaux dans le golfe, indique Guillaume Gelinaud, conservateur de la réserve. Nous réalisons des comptages tous les mois, avec l’aide d’une quinzaine d’observateurs (bénévoles, salariés de la réserve, du futur parc naturel régional, de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, de la fédération des chasseurs du Morbihan, gardes du littoral). Comme nous ne pouvons pas compter chaque oiseau, nous procédons par estimation. Le golfe et la réserve sont découpés en secteurs, ce qui permet de retrouver la même cartographie d'un comptage à l’autre, en prenant soin d'appliquer à chaque fois la même méthode».
Premier constat : le nombre d’oiseaux migrateurs diminue. « Les causes sont multiples. Certaines zones humides disparaissent, et dans plusieurs pays nordiques d’où viennent certains oiseaux, le drainage et l’intensification de l’agriculture avancent les périodes de fauche ou d’ensilage, entraînant une mortalité des poussins », explique Guillaume Gélinaud.
2 000 couples de spatules
Certaines espèces sont aujourd’hui menacées. La spatule blanche, un échassier à long bec, souffre de la disparition des habitats de nidification et d’alimentation. Environ 2000 couples de cette espèce - protégée par la Directive Européenne Oiseaux – nichent en Europe de l’Ouest, et plus de 200 individus fréquentent le Golfe du Morbihan en hiver ou en migration.
« Les herbiers à zostère (plante aquatique marine) ont régressé de 50% sur les vingt dernières années. Cette diminution a entraîné une diminution importante de la ressource alimentaire pour certaines espèces, comme la bernache cravant ou le canard siffleur », remarque le conservateur. Sur l'ensemble du golfe du Morbihan, le nombre de bernaches est passé en 15 ans de 30.000 à moins de 15.000.
RAPHAËL BALDOS
Contact :
Réserve Naturelle des Marais de Séné
Tél. 02 97 66 92 76
www.reservedesene.com
En hiver, le golfe du Morbihan abrite une grande diversité d’oiseaux. Sur les plages et les marais, les herbiers et les vasières, c’est tout le peuple des migrateurs qui se donne rendez-vous. (Voix off du documentaire)