En septembre, en période de pluie ou la nuit, l’escargot de Quimper sort de la litière des sous-bois. Vivant à l’ouest de la Bretagne et en Espagne, cette espèce protégée est étudiée par les scientifiques.
Un grand escargot avec la coquille de travers
Breton ou espagnol ? L’escargot de Quimper déplace sa coquille aussi bien sur les crêtes des monts d’Arrée que dans les sous-bois de Cantabrie ou du Pays basque. C’est l’un des plus grands mollusques terrestres français.
Si vous le rencontrez au détour d’une promenade en forêt, ne soyez pas surpris pas son allure : l’escargot de Quimper porte sa coquille de guingois. Ses spires s’enroulent sur un seul côté. Elona quimperiana est aussi l’un des plus grands escargots français : la coquille atteint un diamètre de 30 mm et une hauteur de 12 mm.
Sur des souches, sous la mousse
« Il abonde dans les vieilles chênaies-hêtraies du Finistère, sur des souches, des roches ou sous la mousse, indique Matthieu Fortin, chargé de mission de Bretagne vivante. On le trouve essentiellement en Bretagne occidentale et au nord-ouest de l’Espagne, en Cantabrie, en Galice et au Pays basque. » Appelée « lusitanienne » ou « ibéro-atlantique », l’espèce pourrait s’être réfugiée en Bretagne pendant les ères glaciaires. Elle est protégée depuis 1979 par la France et depuis 1992 par la Directive habitats de l’Union européenne.
« Ces mesures de protection ont été prises à une époque où l’on avait peu d’information sur sa densité. Nous devrions avoir une évaluation plus précise fin 2011 », explique Matthieu Fortin, qui réalise actuellement un atlas de répartition des mollusques terrestres continentaux. « Cette protection peut être opposée à des projets de construction susceptibles de modifier son milieu. Il faut alors réaliser des études d’incidence pour mesurer l’impact sur l’espèce, qui pourront conduire à envisager son déplacement après collecte ou créer des mesures compensatoires. »
Hermaphrodite, l’escargot de Quimper est simultanément mâle et femelle. Il s’accouple aux demi-saisons, et pont ses oeufs dans des galeries naturelles. Les éclosions ont lieu au printemps et à l’automne. Alors qu’il hiberne en hiver, il connaît en été une phase d’inaction, perturbée par les averses. Sa nourriture ? « Il mange de tout : il est à la fois carnivore, coprophage (excréments), détritivore et nécrophage (cadavres d’animaux).» Le hérisson, la grive musicienne, la crapaud commun ou les carabes raffolent du gastéropode. Les humains, eux, lui préfèrent l’escargot de Bourgogne et le petit gris.
RAPHAËL BALDOS
Contact :
Matthieu Fortin Tél. 02 97 66 07 40
matthieu.fortin@bretagne-vivante.org
Les sites remarquables de cette espèce : http://natura2000.environnement.gouv.fr/especes/1007.html
j'en ai dans mon jardin ! en bordure de la forêt de Quénécan, dans le Kreiz Breizh !
Maryvonne